Gain insight on... Les données de Copernicus aident à surveiller et à comprendre les impacts des plantations de palmiers à huile

Tout n'est pas à critiquer dans la culture du palmier à huile, notamment si cette culture adopte de bonnes pratiques. Dans un article en date du 28/01 de son bulletin d'information "Observer", Copernicus présente comment les données d'OT et des services à valeur ajoutée peuvent y contribuer. Un new deal est possible.




Les faits

Depuis 1980, la production mondiale d'huile de palme est passée de 4,5 millions de tonnes à 70 millions de tonnes, et elle devrait atteindre 250 millions de tonnes en 2050.

Les décideurs politiques cherchent à trouver l’équilibre entre demande croissante d'huile de palme, emploi, développement, tout en limitant son impact négatif sur l'environnement (cf. rapport 2018 de l’IUCN).

Le marché étant soutenu, les agriculteurs, gros ou petits (large- and small-scale plantations, smallholders) choisissent la culture de palmiers pour leur assurer un revenu constant ou croissant et de meilleures conditions de vie. C’est donc un choix compréhensible chez eux. Leur stratégie peut devenir « sans regret » si elle est cadrée. 

Des données fiables, gratuites et en libre accès sur la couverture et l'utilisation des terres permettent de surveiller, mettre en garde, contre les pratiques agricoles non durables dans ces plantations de palmiers. 

L’apport de l’OT, notamment à travers des services dédiés

Malgré le couvert nuageux quasi constant, l’OT (et Copernicus) peut aider à atteindre la durabilité dans la production : comment trouver ces plantations, comment contrôler quelles sont conformes ou légales, leur impact sur le CC, le suivi des engagements en matière de conservation.

L'article fait référence au Service Starling, créé par Airbus et the Forest Trust Fund. Le service Starling peut détecter les changements apportés à la couverture forestière sur une superficie aussi petite que 0,5 ha et fournit une carte de base des classes de forêts et de l'évolution de la couverture terrestre.

En Indonésie, pour surmonter les limites posées par les nuages, le service a utilisé une combinaison de satellites optiques et radar de Copernicus Sentinel, Landsat, SPOT et d'autres sources. En 18 mois, des milliers d'images de Copernicus Sentinel-2 ont été traitées.

Des efforts similaires sont menés par Satelligence, une société néerlandaise qui se concentre sur la déforestation, et Robeco, une société internationale de gestion d'actifs. Les deux visent à traiter des questions de durabilité dans l'industrie de l'huile de palme en utilisant la quantité de terres cultivées qui a été certifiée par la Table ronde sur l'huile de palme durable (RSPO) comme principale référence pour mesurer les progrès dans le secteur. Pour l'analyse, Satelligence a utilisé les données des satellites Copernicus (en particulier Copernicus Sentinel 1).

Ces services fournissent donc un outil de surveillance aux entreprises de la chaîne d'approvisionnement alimentaire qui ont pris des engagements ambitieux en matière de conservation des forêts. Il est sans doute transposable à l'Afrique et ou les opérateurs africains peuvent s’en inspirer et créer des partenariats. 

Un new deal pour les cultures de conversion forestière ?

Les scientifiques du Centre commun de recherche de la Commission européenne, qui gère actuellement le volet "Global Land" du service Copernicus Land, ont imaginé les bases d'un nouveau système de surveillance des cultures de palmiers à huile.

Ces méthodes peuvent certainement s’appliquer aux autres cultures de conversion forestière en Afrique, comme le cacao, le café, la noix de cajou, l'hévéaculture, etc. 
  • La culture de la cajou se développe sur le continent. En 1997, l'Afrique en était le 3e exportateur mondial. En 2018, elle représente près de 80% de la totalité des exportations mondiales de noix de cajou brute. More... 
  • Le cacao est cultivé principalement en Afrique (Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, ..). La plus grande part (90-95%) de cette production est issue de petits planteurs (95 %, soit 6,5 millions de producteurs).
  • Même si les producteurs asiatiques (Thaïlande et Indonésie en tête) représentent 95 % du caoutchouc mondial, en 2018 la Côte d'Ivoire était le septième producteur mondial de latex, et le premier sur le continent. 

Plus d'information
  • GMES et l'Afrique supporte techniquement et financièrement 2 consortiums "forestiers" en Afrique Centrale, un consortium conduit par l'AGEOS qui traite du suivi et de l'évaluation des forêts d'Afrique centrale (https://sefac-gmes.blogspot.com/), et un consortium conduit par la CICOS qui traite du suivi des forêts humides des bassins guinéo congolais et de leur action sur le remplissage des ces bassins, dans un esprit d'aide à la navigation (https://www.cicos.int/gmes-africa/). 
  • Copernicus est le programme d'observation de la Terre de l'Union européenne, qui examine notre planète et son environnement pour le bénéfice ultime de tous les citoyens européens (et d'ailleurs) https://www.copernicus.eu/










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