In the press... Le numérique peut-il sauver l'agriculture africaine ?

Dans un article (payant) publié sur Futurible en Janvier 2021, Jean Michel HUET et Ludovic MORINIERE montre que le développement technologique et l'innovation des dernières décennies, satellites, plates-formes, drones, pourraient contribuer à mieux adapter l'agriculture africaine aux besoins de ses populations…



La situation de départ

  • Le continent africain possède près des deux tiers des terres arables disponibles sur la planète mais que - sans amélioration des techniques de production - seulement 1 % des terres arables en Afrique seront exploitables à long terme…
  • L’avenir de l’agriculture repose aujourd’hui essentiellement sur l’avenir de l’agriculture familiale en Afrique, qui concerne 60 % de la population active et produit 80 % des besoins alimentaires du continent.
  • Le problème majeur que rencontrent nombre de bailleurs de fonds et organismes d’aide internationaux pour accompagner les petits agriculteurs familiaux, réside dans leur méconnaissance de ce qu’ils sont, où ils se trouvent, ce qu’ils produisent réellement et ce dont ils auraient besoin pour que leur situation s’améliore.  
  • C’est parce qu’il existera plus d’informations sur ces populations essentielles à la survie de l’Afrique qu’il sera possible de leur apporter des solutions personnalisées. 

Les nouvelles solutions technologiques

  • Le Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, a lancé le projet AfricaSoil Information Service (AfSIS, Service d’information des sols africains) en 2009 dont l’objectif est de dresser une cartographie numérique des sols à l’échelle du continent pour connaître leur nature et leur niveau de dégradation. Le procédé d’analyse de l’AfSIS se base sur la combinaison de deux technologies : l’imagerie satellite et la spectroscopie par infrarouge, dont l’un des découvreurs est… nigérien. L’AfSIS a découvert des choses au sein des forêts.
  • Les drones sont de nouvelles solutions particulièrement intéressantes dans un contexte africain. En survolant les champs, ils permettent d’amasser des données beaucoup plus précises, qui peuvent intéresser bien au-delà que les seuls agriculteurs : agences gouvernementales, coopératives, collectivités, mais également assurances, banques, fournisseurs d’intrants et acheteurs.
  • À un niveau plus micro, l’IoT (Internet of Things / Internet des objets) investit de nombreux domaines en Afrique, au Nigeria, au Kenya.
  • En Afrique, la location d’équipement agricole est touchée également par les innovations dues au numérique.

L’économie dite de Plate-Forme

  • Les auteurs prônent de privilégier des projets permettant de créer le premier lien formel entre les petits agriculteurs familiaux et les premiers transformateurs de la chaîne de valeur des cultures qu’ils exploitent, qu’elles soient céréalières, maraîchères, d’élevage, de subsistance, etc., la mise en place d’un système dit « de plate-forme ».
  • L’économie dite de plates-forme peut libérer un potentiel de développement industriel, environnemental, social et humain encore inexploré, dans les filières agricoles vivrières, qui profiterait à tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole.
  • L’économie des plates-formes donne aux entreprises l’avantage de démarrer rapidement pour passer facilement des idées au concept en utilisant des solutions avec un minimum de risques et de coûts. Elle permet de faire dialoguer l’ensemble de l’écosystème.
  • Ils citent AgroSpaces au Cameroun ou les solutions développées par ICT4Dev qui travaille avec plus de 150 coopératives en Côte-d’Ivoire, rassemblant 40 000 agriculteurs, M-Farm au Kenya, 2Kuze au Kenya, Ouganda, Tanzanie. Et de rappeler que le mobile est devenu un outil majeur d’amélioration de l’efficacité des marchés agricoles.
  • Ils simulent l’impact de quatre scénarios à l’horizon 2050. En appliquant le modèle de plate-forme, pour les productions vivrières sur toute l’Afrique à l’horizon 2050, l’agriculture pourrait devenir le nouvel or vert, avec presque 400 milliards d’euros de contribution au produit intérieur brut (PIB) africain, loin devant la contribution au PIB du pétrole.

En savoir plus 

·       https://www.cairn.info/revue-futuribles-2021-1-page-65.htm

 





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